Le prochain Grand Poetry Slam c’est dans

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C’est qui le boss ?

Il était une fois, il y a fort longtemps, dans un univers parallèle, un pays qu’on appelait USA, où un bonhomme au nombril anormalement surdimensionné, fut élu président. Il était assurément le roi du monde et avait des projets formidables comme faire de Gaza un parc d’attraction, expulser les pingouins du Groenland et transformer l’Ukraine en mine de terres rares à ciel ouvert. Un formidable matin, Elon, son conseiller, roi de la tech, lui offrit un présent digne du formidable président qu’il était : C’était un miroir à intelligence artificielle. « Grâce à ce miroir, mon cher Donald, tu pourras t’assurer chaque jour que tu es vraiment le boss sur la Terre comme aux cieux ». « C’est une formidable idée, car cette année j’ai bien l’intention d’obtenir le prix nobel de la paix »… «.. des cimetières ? » « sacré blagueur ! » éclata de son rire formidable, le formidable président.. et après s’être congratulés, ils se saluèrent d’un formidable salut romain avant de vaquer chacun à leurs formidables business… « bonne journée mon Benito ! » « bisous Adolf ! »… Sacrés blagueurs ! Le soir, fatigué de sa formidable journée, avant de se coucher, le roi des USA, peigna sa formidable chevelure jaune devant le miroir magique en lui posant la question fatidique : « miroir mon beau miroir, C’est qui le boss qui va gagner le plus formidable des prix du monde ? « Tu es certes un boss formidable, roi Donald, aussi formidable que ta chevelure, mais le plus formidable des boss, se trouve sur la bosse de Belleville car c’est là que se déroule chaque année depuis plus de 20 ans la formidable coupe du monde de poésie et le formidable slam national organisé par Pilote et sa bande de poètes(ses) venus du Mozambique, de Russie, du Japon, de Lille ou du Havre ou d’ailleurs. Et c’est là, du 26 mai au 1er juin, que dans les bars du quartier, dans les rues et le parc de Belleville, sous les applaudissements du public, sera élu celui ou celle qui deviendra le boss éphémère de la poésie déclamée et repartira joyeux(se) avec une formidable coupe en plastique et le souvenir d’un spectacle vivant et éphémère. » Assommé par ces révélations, dans une formidable colère, le président brisa le miroir magique et décida de venir chercher la coupe qui devait lui revenir de droit. C’est ainsi, qu’après avoir atterri clandestinement à Paris , à bord de son Air Force One, grimée en Drag Queen pour pas qu’on le reconnaisse dans ce rassemblement de wokistes, avec la peur de croiser un haïtien mangeur de chats ou un migrant mexicain, on vit arriver à Belleville cette étrange créature. Sans même demander l’avis de Pilote le Hot troublé par l’étrange beauté aux cheveux jaunes, Miss Donald monta sur scène, étrangement émoustillé par la moustache indienne de l’animateur du festival et déclama ces vers : « Pour toi, mon amour, je creuserai les terres rares du Groenland et de l’Ukraine, ferai de Gaza un Disneyland et du golfe du mexique ton domaine, où nous boirons des limonades avec nos pailles en plastique avec les derniers glaçons du réchauffement climatique ». Emu, Pilote fondit en larmes. Hélas, le règlement était formel. Donald, bien que président formidable, n’avait pas été choisi par un jury dans un saloon lors d’une soirée slam mais élu lors d’une stupide farce électorale. « C’est truqué ! » s’étrangla Donald. « Oui, je sais, petite coquine. Mais sache qu’ici, le meilleur poète ne gagne jamais. Mais je ne te laisserai pas repartir les mains vides, car tu es entrée dans mon cœur, comme une horde trumpiste dans le capitole. Comme je sais, que tu aimes le plastique, je t’offre une pelle et un seau de plage. C’est à mon fils, il grandit et ne s’en sert plus. Adieu, belle transgenre ! » C’est ainsi, que cette année-là, dans cet univers parallèle, l’on vit s’envoler de la planète Terre une fusée space X vers Mars : à son bord, Elon et Donald, qui avait gardé sa tenue de Drag Queen, inconsolable du formidable festival de Belleville et des belles moustaches de Pilote Le Hot. Certains astronomes prétendent avoir aperçus à 62 millions km d’ici 2 êtres vivants, l’un avec un seau, l’autre avec une pelle cherchant des métaux rares sur la planète rouge. Par bonheur pour les martiens, selon l’un d’eux, ils ne se reproduisent pas. Et cette formidable découverte, lui a valu le prix Nobel. Vive la Poésie et ses univers parallèles ! Vive Belleville ! Et surtout restons vivants !

Stéphane Le Goff