Edito Grand Poetry Slam 2024

Le slam est un sport de combat poétique

Le slam est un sport de combat poétique non reconnu par le comité olympique pas plus que par le ministère de la culture .
Des mots impies, des mots limpides, des flèches et des javelots, lancés par des poète(sse)s concentré(e)s, dissimulant leur trac debout sur les tatamis de la scène ; des mots crachés qui courent le 400 mètres haies à perdre haleine ; soulèvent l’émotion du public comme des haltères ; des mots qui sautent et tournoient comme des cerceaux, des ballons rouges et des rubans d’argent devant un public subjugué devant la magie déclamée par des poète(sse)s aux bouches acrobatiques, dans un concert d’applaudissements jetés comme autant de couronnes de laurier. Les slameur(se)s sont des athlètes. Ce sont des chasseur(se)s de poèmes. Sur les pistes infinies des pages blanches, à l’affût de l’inspiration, parfois dans la douleur, iels font surgir des mots, des vers et des idées; et après les avoir triturés, raturés mille fois, iels les couchent, domptés, apprivoisés sur des cahiers d’écoliers. Après, iels s’en imprègnent, s’entraînent, avant de venir les déclamer dans une joute oratoire, un défi lancé, à la communauté du slam composée des poète(sse)s, du public et de ses juges choisis par le hasard.
 Le slam est un sport de combat poétique non reconnu, peut être parce que sa devise est que « les meilleurs poètes ne gagnent jamais !».
 Belleville est son Olympie apatride, joyeuse et utopique, où pendant une semaine, chaque année, viennent du bout du monde ou du coin de la rue, des poète(sse)s sans étendards patriotards, sans subventions du ministère de la culture, sans intermittents du spectacle, sans sacem, sdrm, adami adamo, droits d’auteur, j’en passe et des meilleures, sans centre national de la musique et sans hymnes guerriers.Iels viennent présenter à un public populaire, dans leur langue d’étranges étrangers, la poésie de ton village, de ton quartier et celle du monde entier.
 Vive la poésie ! Vive Belleville !
Post scriptum : 21 ans que nous célébrons l’esprit olympique, la poésie par et pour tou(te)s, dans une relation de proximité avec le public. 21 ans que le ministère de la culture nous nie, nous dédaigne et nous méprise trop occupé qu’ il est à faire le business du show-business. Dans la même logique, nous avons été tenus bien à distance des 15 millions d’euros dédiés aux olympiades culturelles de Paris 2024 qui se sont distribués par ci par là depuis 2 ans. Sans argent, nous sommes de plus en plus aux limites du hors la loi. Vos élu(e)s nous voient, nous entendent et nous regardent nous noyer, souffrir, dépérir dans nos problèmes matériels et logistiques. Nous leur demandons sans relâche un soutien financier par tous les moyens possibles, par la porte et par la fenêtre, et iels font le choix, en toute connaissance de cause de nous nier, nous dénier financièrement et de distribuer votre argent ailleurs. Madame la ministre, c’est peut être votre dernière chance…
Les amis, n’ oubliez pas d’aller voter et ..restez vivant(e)s !!!

 

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